2004 et des poussières (dans l'oeil ?)
Que faire de ses sentiments lorsque l'on s'attache à dire qu'ils n'existeraient pas ?
C'est assez curieux, c'est un peu lâche, ça baille de toutes parts mais pourtant la réalité doit bien être dans ce postulat-là : j'ai bien failli l'aimer encore. Une simple visite, une bête odeur, pas même recensée (mais quel est donc ce nouveau parfum ? Celui que j'ai offert à mon ex !?!), ce regard que je connais si bien pour avoir jadis passé des heures à vouloir m'y noyer, cette chaleur indicible qui m'appelle malgré moi (et malgré lui, par la même occasion !) comme un lézard s'en va glaner sa dose de soleil... Mais où avais-je donc la tête ?
Dieu merci (tiens... je crois en dieu maintenant... c'est décidément pas de chance...), sur les épaules. Je m'étais malgré tout équipé, casqué, bonhomme de chantier, à l'abri de ce qui pouvait me tomber du ciel, le meilleur comme le pire. C'est bien un casque, c'est moche mais c'est utile... Bien entendu cela décoiffe, bien entendu cela ne nous met pas à notre meilleur avantage, tout préoccupé que l'on est à se dire des "je ne dois pas" et autres recommandations toutes plus bizarres les unes que les autres. Mais ça marche. Et cela fonctionne tellement que j'ai dormi avec, vaqué avec, pensé avec : je suis libre de lui comme de tout ce qui m'a un jour aliéné. J'ai cependant eu chaud... mais mieux cela que le coeur en frigo.
Plus jamais revivre le chemin de croix, genoux et coeur en sang, avec dans ses mains frêles l'offrande inutile de sa personne à une idole qui la boude. Il m'aurait fallu apprendre à me contenter de ce qu'il pouvait me donner, de l'amitié, fut-ce la meilleure. Mais je n'aurais pas su faire. Je n'ai pas ce talent, du moins je ne l'ai plus, n'en veux plus surtout ; trop dangereux, trop risqué, trop tout. Un an plein que je pratique l'équilibre, et plutôt bien d'ailleurs, encore un peu avec filet, mais bientôt sans... Le consommer, ce cher homme, avec modération ? Ce n'est pas pour moi, j'aurai tendance à appuyer sur la bouteille, me resservir une goutte de lui, histoire de voir le bien que cela fait ; avant la gueule de bois et les aspirines qui font des saletés le long des verres, témoins obscènes du malaise...
Alors non, cette année sera un bon cru, dans la douce tranquillité de celle écoulée. Pas de ferveurs endiablées pour quiconque, pas de romantisme écervelé, pas de soumission à la personnalité de qui que ce soit.
J'ai 31 ans à rattraper et, si m'en croyez, je ne suis pas franchement ce que l'on pourrait appeler en avance...